Interview de Vanessa Khalfa – Ligue féminine de Handball
Pour ce septième épisode de Kinic Sport, le podcast, nous recevons Vanessa Khalfa, responsable de la Ligue Féminine de Handball (LFH). La Ligue féminine de handball trouve sa genèse dans la création de l’Union des présidents de clubs de D1F en 2005 et voit officiellement le jour en 2008, dans la continuité de l’élan donné par l’organisation du championnat du monde féminin en France en décembre 2007.
Découvrez l’interview de Vanessa Khalfa
KINIC SPORT : Bonjour Vanessa KHALFA.
VANESSA KHALFA : Bonjour.
KINIC SPORT : Alors déjà, est-ce que vous pouvez vous présenter personnellement en quelques mots ? Quel a été votre parcours professionnel pour arriver jusqu’à la place que vous avez maintenant, c’est-à-dire, à la tête de la Ligue Féminine de Handball ?
VANESSA KHALFA : Et bien, je suis Vanessa KHALFA, j’ai 38 ans. Et alors, me présenter en quelques mots, je suis une grande passionnée de la vie d’une manière générale et bien évidemment aussi de tout ce qui va concerner le développement, la com’, le marketing du sport professionnel on va dire, et puis un petit peu plus particulièrement du handball qui m’a accompagné depuis maintenant 16 ans, puisqu’en fait, j’ai démarré ma carrière professionnelle à 23 ans, à ce que l’on appelait à l‘époque OC Cesson Handball et qui aujourd’hui est Cesson Rennes Métropole Handball, dans lequel j’ai été responsable de la com’ pendant 5 ans, la communication avec un grand mot. Quand je dis un grand mot, c’est avec un grand C. communication, marketing, évènementiel, partenariats etc. Et ensuite, j’ai migré au Tremblay Handball pendant 10 ans dans lequel, j’étais à la fois directrice développement de la marque YABA…Voilà, j’ai fait 15 ans dans le handball masculin et très porté sur le développement, la com’, le market’, l’évènementiel avant de débouler à la fédération française de handball en Aout dernier pour avoir, du coup, un poste de direction sur lequel en fait, du coup, on met en place toute la stratégie à tous les niveaux sportifs, évènementiels, images, tout ce qu’on pourra détailler plus tard, de la Ligue féminine de Handball, qui comprend aujourd’hui un championnat, qui est le championnat LBE et 14 clubs professionnels, voilà.
KINIC SPORT : Alors justement, présentez-nous un petit peu votre structure ? Quelle est sa fonction, donc la LFH, la Ligue féminine de handball ?
VANESSA KHALFA : La première chose qu’il faut savoir pour la LFH, c’est qu’aujourd’hui, on est une structure qui est une structure encore fédérale et il y a deux modèles pour les ligues professionnelles. Il y a la ligue professionnelle autonome indépendante comme peuvent être la ligue professionnelle de basket, foot, rugby… toutes les ligues masculines de manière générale et dans les ligues féminines on a deux modèles. On a le modèle du volley qui est rattaché à la ligue masculine, et puis, il y a le modèle du foot, du rugby, du handball, qui est rattaché encore à la fédération, donc nous on est encore rattaché à la fédération. Donc, en fait, on n’est pas indépendant, mais on a une grosse autonomie au sein de la fédération française de handball alors qu’est-ce que c’est que la mission de la ligue féminine de handball ? Et bien, c’est d’abord, premièrement, d’organiser son activité principale qui est donc son championnat LBE et comme dans un club autour de ça, il y a toute la résonnance du marketing, de la communication, de l’évènementiel, de la digitalisation etc. donc voilà, il y a tout ce relais-là. Il y a le relais politique aussi évidemment, lié à une fédération et à une institution. Donc voilà, c’est un peu comme dans un club, sauf qu’on gère finalement 14 clubs, voilà.
KINIC SPORT : Donc, vous l’avez dit, vous avez un statut un petit peu particulier. Il y a vous et le basket où vous avez des ligues séparées alors qu’effectivement le volley par exemple, la Ligue A féminine, est rattachée avec les garçons on va dire, c’est regroupé…
VANESSA KHALFA : Oui, alors, il n’y a pas que nous. Si vous voulez, le modèle principal en féminin est rattaché à la fédération. Donc le foot est rattaché à la fédération, le rugby est rattaché à la fédération, le water-polo aussi, le basket, le handball. Finalement, le volley, oui, est rattaché aux garçons. Donc, c’est vraiment une ligue qui ne dépend pas de sa fédération, en tout cas, qui n’est pas intrinsèquement fédérale. Et alors, il y a des sports qui souhaitent leur émancipation, et puis, il y a des sports qui resteront toujours fédéral. Ça été très clairement dit par la fédération française de rugby, la fédération française de foot, le football féminin restera fédéral, le rugby féminin restera fédéral, le basket restera fédéral. Le handball, en tout cas, a voté la volonté de s’émanciper, de devenir autonome puis indépendant, pas avant 2024 en tout cas, mais on travaille pour, c’est une volonté. Est-ce que l’on va y arriver ? On espère, mais voilà, pour l’instant en tout cas, on est fédéral jusqu’en 2024, ce qui n’empêche pas de poser les premières pierres petit à petit d’une indépendance et d’une autonomie dans certains domaines et dans certains secteurs, voilà l’activité.
KINIC SPORT : Et justement, est-ce que c’est un avantage d’être autonome ? Je parle surtout au niveau de la communication, de votre site internet, etc.
VANESSA KHALFA : C’est clairement séparé parce qu’il faut savoir qu’une fédération n’a pas forcément vocation à mettre en avant ou à s’occuper ou à travailler sur le sport professionnel en club. Parce que les fédérations ont toutes le volet amateur, et également toutes, le volet des équipes de France, des équipes nationales. Donc du coup, ils ont parfois en plus ce volet club. Donc effectivement, nous, on est tous, les fédérations en tout cas, on a tous ce volet féminin. Certains ont, comme je vous l’ai expliqué, le côté professionnel d’une division, d’autres ne l’ont pas. Certains ont des divisions semi-professionnelles, par exemple sur le rugby et le football. Malgré ce qu’on pourrait penser sur le football féminin qui est quand même très développé, ça reste qu’ils ont un statut de semi-professionnel contrairement au handball et au basket où on est vraiment sur un statut de professionnel. Oui, ça a forcément ses avantages d’être autonome. Ça a forcément ses inconvénients. Ça l’est aussi d’être, comment dirais-je, allié toujours à sa fédération puisqu’on a les soutiens financier, structurel etc. de la fédération sans qui on ne pourrait pas concrètement exister. Donc, oui, on est un peu autonome quand même puisqu’on a notre propre budget de fonctionnement, nos propres règles, nos propres décisions, nos propres structures, nos propres instances, donc comme vous dites aussi notre propre réseau, notre propre digitalisation. Mais on reste quand même dirigé et gouverné aussi par du fédéral, et aussi par des clubs. C’est un modèle un peu hybride qui est parfois difficile à comprendre. Voilà, on est sur une semi autonomie. Mais en tout cas, c’est un modèle qui vit bien pour l’instant.
KINIC SPORT : Alors, comment se porte globalement le handball féminin en France en club ? Il y a également l’équipe de France féminine qui est plutôt performante.
VANESSA KHALFA : Alors plutôt, c’est un petit mot. Alors, je peux dire quelques mots sur notre équipe de France récemment qui est le fleuron et le porte-drapeau de, bien évidemment, cette fédération. L’équipe de France va très bien. L’équipe de France est performante depuis toutes ces années. Cette équipe de France, alors quand je parle de l’équipe de France, je parle évidemment de toutes les équipes de France, de l’équipe de France A qui s’était brillamment qualifiée pour les JO sans passer par le PQO même s’il n’y a rien de honteux. Je félicite également les garçons qui sont au PQO. On a encore la chance d’avoir nos deux équipes de France qui seront au PQO… au JO pardon. Les équipes de France vont bien, les -16, -20 jusqu’à l’équipe de France A. on est vice-championne d’Europe là. On a été championne d’Europe en 2018 donc, non, on va très bien. La formation française va très bien, les centres de formation vont très bien, et puis on a aussi beaucoup de chance d’avoir beaucoup d’internationales sur le sol français et sur notre championnat LBE, ce qui prouve qu’on est bien aussi dans ce championnat LBE. Donc le championnat LBE, qui est le championnat de première division, se porte sportivement très bien, et est le premier ou le deuxième championnat le plus fort du monde, et avec 14 clubs aujourd’hui qui sont 14 clubs de qualité. Maintenant, il ne faut pas négliger qu’on est en mode covid, donc comment va la ligue et comment va son championnat ? Comme forcément tous clubs et tous les sports professionnels en ce moment. On souffre, on souffre bien évidemment du manque de public dans les salles mais pas uniquement, pour venir nous supporter. Il y a également un aspect vraiment économique, on souffre avec nos partenaires, même si, on a effectivement la chance incroyable de pouvoir exercer notre métier, de pouvoir continuer, qu’il n’y ait pas eu de coupure et que finalement on a réussi à ne pas trop avoir de problématiques liées au covid. Même si beaucoup de filles, beaucoup de joueuses, beaucoup de staffs l’ont eu, on n’a pas eu de séquelles et on a pu continuer le championnat. Donc, c’est une grosse satisfaction. Donc, on va dire qu’on a des gros hauts et des gros bas, et puis surtout, on a des grosses incertitudes comme tout le monde un petit peu. Je pense à cette crise sanitaire mondiale, on a des incertitudes sur l’avenir et sur ses conséquences économiques, voilà.
KINIC SPORT : Alors, j’imagine que cette dynamique hors covid évidemment, on espère que ça va s’arrêter et le plus rapidement possible surtout, mais hormis cet aléa qui n’épargne personne, j’imagine que ça attire quand même les partenaires, une équipe de France qui est performante, un championnat qui a un intérêt, j’imagine que ça attire pour vous des partenaires ?
VANESSA KHALFA : Alors, il faut préciser que le covid a mis un coup d’accélérateur sur de nouvelles manières de communiquer, de nouvelles manières aussi, de se poser, de réfléchir sur notre sport, sur notre économie, sur notre modèle économique, sur notre environnement. Voilà, et on est aujourd’hui un peu tous dans l’écocitoyenneté, dans le plus proche, dans le plus vrai, dans les circuits courts, mais voilà, c’est également aussi dans le sport professionnel, donc c’est bien. Oui, ça n’attire, effectivement pas encore assez, parce qu’on reste un sport, non pas du tout mineur, mais on reste un sport, une petite niche encore, donc il faut qu’on aille travailler, il faut qu’on continue et il faut qu’on soit encore plus reconnu. On reste effectivement du féminin, donc effectivement, on a encore beaucoup de barrières à soulever, mais on est là pour ça, et on ne va pas s’arrêter là.
KINIC SPORT : Est-ce que vous avez vos propres partenaires et quelles relations entretenez-vous avec eux ?
VANESSA KHALFA : Alors oui, on a nos propres partenaires. On entretient des relations très très bonnes avec eux. On est sur de la confiance, parce que la plupart des partenaires qui nous suivent, nous suivent sur des cycles de 4 ans, donc du coup, c’est grand et c’est engageant pour des sociétés, de s’associer à la ligue féminine de handball pendant 4 ans. On a des relations au quotidien parce qu’en fait, on a beaucoup d’actions que l’on a en place avec eux, des retours, on les accompagne, ils nous accompagnent donc, c’est une vraie main dans la main. Ils souffrent avec nous des résultats parfois. Ils ont la chair de poule comme nous quand on regarde un match, voilà. C’est vraiment une relation qui est très privilégiée avec nos partenaires et on les remercie. Et voilà, c’est un vrai engagement aussi de s’associer à un sport féminin, à un sport professionnel féminin. Et puis voilà, au handball, on partage les mêmes valeurs, le même quotidien, on travaille ensemble main dans la main et on forme une belle équipe sans tomber dans le mielleux ou bien les non-dits. On a de la chance de les avoir. Je pense qu’ils ont aussi de la chance de nous avoir parce qu’on est dynamique et qu’on a des clubs formidables. Donc en fait, c’est une très belle association, voilà.
KINIC SPORT : Donc, vous disiez, on est un sport féminin, parce que c’est plus compliqué pour un sport féminin, et, est-ce que vous vous comparez avec les garçons quand vous dites ça ou… ?
VANESSA KHALFA : Alors moi, j’ai d’autant plus de facilités à vous en parler, parce que j’ai vécu 15 ans enfermée dans un sport masculin, donc effectivement avec très peu d’écosystème féminin, puisque déjà quand on est en club, on a une vision qui est club et on se concentre effectivement sur…on a déjà de la concurrence entre les clubs de handball, entre les autres sociétés masculines, et donc effectivement, il faut garder de très très loin tout le cinéma. Mais ce n’est effectivement pas facile. Mais je crois que c’est le reflet de la société. Alors, je ne fais pas du tout du libéralisme, ce n’est pas du tout mon genre, mais aujourd’hui, être une femme, c’est compliqué aussi dans la société, enfin une femme qui réussit, c’est peut-être plus dur qu’un homme. Et en tout cas s’intéresser au sport féminin, c’est plus compliqué. Pourquoi ? Parce que, peut-être que dans la tête des gens ou dans cette culture que l’on a depuis le début, déjà en France, on n’a pas une culture sportive. Quand je dis culture sportive, je ne parle pas des gens qui vont faire du sport ou qui ont une pratique régulière du sport. Je parle du supporter, c’est-à-dire de supporter son équipe, je parle en club, je ne parle pas en sélection puisqu’on a un esprit très chauvin, c’est très bien. On devient français et encore plus quand on supporte nos équipes lors de compétitions internationales et sur tout d’ailleurs. On peut ne pas aimer le basket, mais on va supporter l’équipe de France de basket, etc. mais déjà, à la base, le français n’est pas trop dans la culture d’avoir un club, de supporter un club en particulier. Donc, lorsque vous rajoutez une culture quand même, et un apprentissage du plus jeune âge que le sport, c’est se castagner, c’est très masculin…Voilà, les filles, c’est bien qu’elles fassent de la gym et de la danse et que quand elles commencent à faire du basket, du hand, du rugby, ce ne sont que des garçons manqués. Donc voilà, il y a aussi beaucoup de clichés à changer et une mentalité aussi à changer dès le démarrage et dès le, plus jeune âge. Il faut faire comprendre et on travaille beaucoup sur la féminisation, on a totalement notre place dans l’environnement et une sportive, elle a toute sa place dans un sport qui pourrait être ou pensé comme un sport masculin. Le handball masculin est fait pour les garçons. Le handball féminin est fait pour les filles. Est-ce que c’est le même sport ? je ne sais pas. En tout cas, c’est la même discipline. Mais il n’y a pas à être en opposition. Donc est-ce qu’on se compare aux garçons ? Je crois qu’il ne faut pas se comparer aux garçons, il faut se comparer avec soi-même déjà, et puis, c’est déjà pas mal de se comparer avec soi-même et des évolutions qu’on a semaine après semaine, et mois après mois, et puis il ne faut surtout pas aller chercher. On ne vient pas chercher dans le féminin ce qu’on retrouve dans le masculin. Si on vient chercher la même intensité physique dans un match féminin comme dans un match de masculins, on va être très déçu. Et on ne vient pas chercher peut-être la même tactique dans un match féminin que dans un match masculin, on n’aura pas la même technique. Beaucoup disent d’ailleurs que le handball féminin, les vrais amateurs de handball purs et durs n’arrêtent pas de me dire que le handball féminin, c’est mieux, donc je ne sais pas. Mais en tout cas, nous ne nous voyons pas en opposition. Voilà, parce qu’on ne vient pas chercher la même chose. Et c’est pareil, et je le dis toujours, on ne vient pas chercher la même intensité dans un match de professionnels que lorsque l’on fait son propre match. Si l’on joue 5, 10, 7, 8 divisions en dessous. Je veux dire le match de foot qu’on joue le dimanche matin entre copains, même si on est dans un club, et qu’on vient regarder ses copines, ses copains jouer un match de foot le dimanche matin de district, on ne vient pas chercher la même chose que lorsqu’on va voir un PSG-Rennes quoi. Et donc, c’est la même chose dans le handball en fait, et dans le handball masculin et dans le handball masculin. Les deux peuvent cohabiter et heureusement qu’ils cohabitent.
KINIC SPORT : D’accord. Merci pour cette réponse. La FDJ est un de vos partenaires officiels et a renouvelé en début d’année. Comment se passe ce partenariat et comment vous activez des partenariats, avec ce partenaire par exemple ?
VANESSA KHALFA : Alors, FDJ nous accompagne depuis un paquet d’années déjà, sur la Ligue Féminine de Handball et a re-signé avec les équipes de France et avec la Ligue Féminine de Handball alors, on a de la visibilité que l’on a dans chaque club, de la visibilité de terrain et également de la visibilité RP. Et puis, on a des activations avec FDJ. Je ne peux pas vous en parler plus parce que c’est encore secret sur ce qu’on va lancer très prochainement, d’ici un bon mois voilà, vous en serez un petit peu plus.
KINIC SPORT : Un petit teasing ?
VANESSA KHALFA : Il faudra aller voter, mais voilà, on va lancer quelque chose de nouveau cette année et pour les trois prochaines saisons jusqu’en 2024, et on est très fier que FDJ continue de nous faire confiance, notamment dans cette période aussi compliquée pour les entreprises. Mais ils ne nous ont pas lâché, donc c’est plutôt sympa et puis en termes de digitalisation, ils sont sur toutes les statistiques par journée. On essaie de mettre en avant la statistique de la rencontre, donc la joueuse qui aura fait la perf’ de la journée et vous verrez sur Instagram, Facebook ou Twitter, que le logo FDJ est sur l’un de nos visuels puisqu’ils nous sponsorisent. Ça prouve aussi que les marques aujourd’hui viennent chercher chez nous de la digitalisation. On est très fier d’être la première ligue féminine digitale, c’est une fierté d’exposer tout depuis quelques temps. On a des études que l’on mène et chaque mois, on progresse encore plus. Et donc, ce n’est pas que la ligue bien évidemment, ce sont 14 clubs qui sont de plus en plus performants sur les réseaux sociaux et on voit les marques qui commencent à se dire de plus en plus, c’est bankable d’y aller, donc allons-y. C’est une nouvelle manière de communiquer, de fonctionner donc on est très confiant là-dessus, sur l’avenir en fait.
KINIC SPORT : C’est intéressant ce que vous dites, vous analysez quand même les retours, que ce soit en audience etc. ça, vous le faites ?
VANESSA KHALFA : Oui on analyse tout.
KINIC SPORT : Oui, vous analysez du coup, c’est un travail avec vos différents partenaires ?
VANESSA KHALFA : Voilà, on a déjà une agence avec laquelle on travaille qui nous fait deux études par an. Et puis, on a aussi nos propres analyses que l’on fait toutes les semaines, tous les mois. Alors, on analyse tous les clubs, les clubs analysent aussi. Alors, en ce moment, puisqu’on a sorti des web diffusions, mais c’est aussi la première ligue à autoriser et à accompagner ses clubs dans la web diffusion, c’est-à-dire d’être eux-mêmes producteurs de leurs propres matchs puisqu’avec l’arrêt du public dans les salles, il fallait garder un lien et donc du coup, ça nous a fait passer un cap aussi. Donc oui, on analyse effectivement. Nous sommes des compétiteurs. Bon, la ligue l’était avant mon arrivée, mais moi je suis une énorme compétitrice et je veux qu’on soit les meilleurs dans beaucoup de domaines et en tout cas sur le domaine de la digitalisation, on est les meilleurs mais pour être les meilleurs il faut aussi savoir se mesurer. Donc, on fait un gros travail avec notre attaché de presse, notre Community manager journaliste, notre groupe marketing, pour pouvoir regarder où est-ce qu’on en est. Alors, on compare aussi aux autres, aux autres ligues, aux autres sports féminins, d’autres sports masculins, et puis, on regarde où on est, et on regarde où on doit aller, et puis voilà, c’est comme ça. Finalement, la performance est à tous les niveaux. Voilà, nous, on se doit d’être performant médicalement, on se doit d’être performant juridiquement parlant, on se doit d’être performant dans le marketing, dans la com’, dans le truc, bah on se doit aussi ça. Les clubs doivent être performants sur le terrain et en dehors. Aujourd’hui, la presta en dehors compte autant que la presta sûre, c’est-à-dire, comment on va vendre ce qu’on a sur le terrain finalement, les joueuses qu’on a sur le terrain, et puis les résultats. Nous aussi, on doit l’être. Et puis, on a une fière demande de ces clubs donc on est la vitrine de ces 14 clubs. Donc on travaille énormément avec les clubs et ce sont en tout cas des chiffres qu’on analyse tous les mois. Et puis, on est en train de changer complètement aussi notre ligne éditoriale, c’est-à-dire, qu’il ne faut pas croire que les choses sont faites au hasard. C’est ça qui est bien, il y a une stratégie derrière. Ce que les gens ont du mal à comprendre dans nos métiers…alors moi je remercie la fédération d’avoir choisi un profil comme le mien pour diriger la ligue parce que c’est un profil très com’ market’ et c’est une première pour une ligue féminine, et je crois une ligue tout cours. Souvent, on met à la tête du juriste ou bien voilà. Là, on a choisi clairement, typiquement quelqu’un dans le développement, parce qu’on avait besoin de ça. Puis, on pouvait aussi s’appuyer bien évidemment sur les structures fédérales que l’on a, le service juridique, d’autres services comme la commission d’organisation des compétitions, d’arbitrage etc. On a aussi des syndicats avec qui on travaille énormément et très bien, l’AJPH qui est le syndicat des joueuses, le 7Master qui est le syndicat des entraineuses et entraineurs, et l’UCPF, qui est le syndicat des présidents des clubs avec lesquelles on travaille et on développe aussi. On n’est pas tout seuls. On travaille en collaboration avec l’ensemble de l’écosystème, et avec les actrices et les acteurs de notre écosystème. Et puis, aussi, avec nos partenaires. Voilà, en fait, on est une grande famille et on essaie d’être performant le plus possible et surtout de s’analyser. Mais ça, c’est certainement le défaut du sportif professionnel et de la sportive professionnelle, c’est qu’on se remet tout le temps en question, chaque match on se remet en question, chaque entrainement, donc nous, chaque journée, on se remet aussi en question. Et puis, on se remet en balance. Celle qui aura la meilleure stat, et celle qui aura le meilleur visuel, la meilleure audience sur Instagram. Voilà, on se mesure comme ça. Je plaisante en disant ça, mais aujourd’hui il ne faut pas négliger. Pour les non professionnels, les réseaux sociaux, la digitalisation, tous ces trucs-là, c’est un peu mumuse. Et bien non, à haut niveau, on ne fait pas mumuse. Chaque tweet, il y a une stratégie. Voilà, donc chaque manière dont on écrit, qu’on court, etc., donc c’est bien que vous me donniez la parole pour pouvoir m’expliquer, on est des supers compétitrices.
KINIC SPORT : Vous l’avez dit, vous avez créé LFH TV, du coup, la médiatisation…
VANESSA KHALFA : Alors, on n’a pas créé la LFH TV. Ça, c’est la LND qui a créé sa propre chaine et la LNH. Nous, on ne l’a pas créée et on ne va pas la créer comme ça, je mets fin au suspense. On ne créera pas la LFH TV. Par contre, en mode covid, on a permis…si vous voulez les droits marketing sont à partir de la fédération française de handball qui les transfère à la LFH tout comme les droits TV. Donc, quand on parle de droits TV, on parle d’une exploitation gratuite ou commerciale de la diffusion possible des matchs. Donc nous, on a un diffuseur officiel qui est Sport en France. Donc, on est coproducteur avec eux et les images nous appartiennent. Donc, on travaille avec eux sur un match par journée que l’on choisit et les 6 autres matchs, chaque club, en fait, peut créer son propre match et être diffuseur de son match avec ses émissions etc. donc voilà. Au départ, on avait un vaste laboratoire et aujourd’hui on est très fier de la production qu’ils font avec les moyens qu’ils font et avec la structuration qu’il faut. Voilà, dans un contexte covid, on peut les féliciter. Et donc, aujourd’hui, certains diront que c’est un peu puni, d’autres diront que c’est un peu chauvin, mais en tout cas, chaque club a la possibilité de le mettre où il souhaite. Certains ont choisi YouTube, d’autres Facebook, d’autres Twitch, mais on ne les a pas regroupés sur une OTT par exemple qui pourrait être LFH TV comme le fait la LNH ou la LFP. D’ailleurs, on n’en est pas encore là.
KINIC SPORT : D’accord, la médiatisation néanmoins, c’est quand même quelque chose d’important ?
VANESSA KHALFA : C’est fondamental. C’est-à-dire qu’on entend par médiatisation, les diffusions, que ce soit télé ou des diffusions, et bien évidemment, la médiatisation avec la presse, internet, les réseaux sociaux. Alors attention, je ne sais pas s’il y a des personnes qui arrivent et qui ne connaissent pas forcément. Quand on parle d’internet, on ne parle pas forcément de réseaux sociaux. Les réseaux sociaux, c’est vraiment typiquement sur les réseaux sociaux, Facebook, Instagram, Twitter, Snapchat par exemple, même si on n’utilise pas Snapchat. Après, on va parler d’internet qui peut être des sites internet, l’équipe.fr par exemple qui est différent de L’Equipe papier. Voilà, Ouestfrance.fr ce n’est pas le même que Ouest France le journal, voilà. Donc, on a ces trois canaux là. Donc, internet, les réseaux sociaux et la presse, et aussi, on a bien évidemment les diffusions télé, et puis tout ce qui va être aussi, les reportages télé, voilà, donc bien évidemment, plus on en aura, et plus on pourra espérer effectivement être connu, donc accroitre notre fan base, accroitre notre territoire de marque, avoir des marques qui s’intéressent à nous, avoir plus d’argent, avoir plus de développement etc. Le nerf de la guerre, c’est l’argent et le nerf de la guerre, c’est le retour sur investissement via cette médiatisation. Bien évidemment, c’est un sujet énorme, voilà, et on n’en est qu’au début.
KINIC SPORT : Parfait ! En tout cas, merci Vanessa KHALFA d’avoir accepté de répondre à nos questions.
VANESSA KHALFA : Avec grand plaisir.
KINIC SPORT : Et puis, et bien, écoutez, bonne continuation dans le développement qui, à priori, est plutôt bien parti de la Ligue Féminine de Handball, merci.
VANESSA KHALFA : Merci à vous.
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