La crise sanitaire, sociale et économique que nous vivons a un impact négatif sur la société en général, et le sport amateur, qui a son propre modèle et sa propre inertie, n’échappe pas à cette catastrophe.
C’est même tout le contraire, le sport amateur est en première ligne, par la nature même de son système associatif, il est plus vulnérable. En effet, depuis mi-mars maintenant, plus aucune activité, plus aucun moyen de financement, alors même qu’il faut déjà penser à l’avenir, plus qu’incertain.
L’étude sur “l’impact de la crise sanitaire sur le sport amateur”
Pour comprendre les dégâts de cette crise du COVID-19, sans précédent, sur le secteur du sport amateur, et comment il va pouvoir se relever, il faut analyser la situation à l’instant T. C’est dans ce cadre qu’une étude a été menée sur “l’impact de la crise sanitaire sur le sport amateur” par GRINTA by La Centrale du Sport avec Sport et Citoyenneté. Au total, plus de 3110 clubs sportifs amateurs ont répondu au questionnaire, dont 95% affiliés à une fédération.
La Centrale du Sport est un site de e-commerce en ligne d’équipements sportifs pour le sport amateur, alors que Sport et Citoyenneté est un Think Tank (groupe de réflexion) créé en 2007 à Bruxelles. Ensemble, ils ont créé le site agirpourlesportamateur.fr, où l’on peut retrouver les résultats de cette étude ainsi que les conclusions.
Concrètement, cette étude plutôt complète, réalisée auprès des clubs eux-même montre à quel point le modèle du sport amateur est fragile, mais présente aussi de nombreux atouts. Au total, 40 disciplines sont représentées, 56% des structures n’ont pas de salarié(e)s et 30,90% ont un budget inférieur à 10 000€.
Le budget des clubs amateurs
Pour comprendre le “manque à gagner” pour les clubs amateurs suite à la crise, il faut d’abord analyser quelles sont les ressources. Il convient dans un premier temps de mesurer l’impact, et de marquer les points les plus sensibles dans le budget des clubs amateurs.
Sans surprise, les cotisations sont le premier poste de revenu avec 36,8% du budget global. Fort heureusement, c’est une ligne qui n’est pas particulièrement impactée par la crise (les licences sont déjà payées) et ne le sera pas plus à l’avenir. De par son statut associatif si particulier, il est peu probable que les membres qui “appartiennent” et “s’impliquent” dans le club demandent un remboursement de la licence (contrairement aux salles de sport privées avec les abonnements par exemple). Au pire des cas, il sera fait un avoir sur la prochaine licence.
Quid des subventions publiques ?
Viennent ensuite les subventions publiques, généralement par la municipalité, le département, la communauté de communes et parfois de la région. Avec 17,6% du budget, et malgré la forte pression sur les collectivités, il y a peu de chances que cette entrée d’argent soit réduite. On se dirige plutôt vers un maintien des sommes versées afin de soutenir le tissu associatif si important pour une ville, un territoire.
Quid des financements privés ?
On arrive aux points les plus critiques, les apports privés (sponsoring et dons) et les animations/événements. Même s’il ne représente “que” 16% du budget des clubs (9,6% pour le sponsoring et 6,4% pour les dons/mécénats en moyenne), c’est un poste de revenu important car il permet d’améliorer le quotidien du sport amateur, c’est une source de revenu net. C’est d’autant plus préoccupant que 50% des sommes provient de partenaires ou mécènes fortement impactés par la crise comme les artisans, les commerçants locaux, les bars et les restaurants. Un manque à gagner qui se fera ressentir très fortement lors de la prochaine saison sportive.
Une perte sur les événements des structures
Une activité en revanche a déjà des répercutions sur les budgets des clubs sportifs amateurs, ce sont les annulations des animations et autres événements. On parle ici des tournois, des stages, des tombolas, des lotos, concours, repas, soirées…etc. Il représentent 15.2% sur les revenus, et ont généralement lieu en fin de saison, c’est une perte sèche et immédiate pour les clubs.
Les “autres” sources de revenus comme la boutique, la buvette lors des matchs à domicile par exemple, là aussi qui ne pourront pas être rattrapé, globalisent 14,4% des revenus des clubs sportifs en moyenne.
Si on fait le calcul, ce n’est pas moins de 45,6% du budget global des clubs qui est directement impacté par la crise sanitaire et économique que nous vivons ! Alors bien évidemment, cela est une moyenne, et tous les clubs sportifs amateurs de France ne vont pas perdre d’un coup près de 50% de leur budget…
Des partenaires fidèles et probablement moins exposés vont continuer de soutenir les associations sportives du coin (avec une baisse estimée à 25% tout de même), certaines municipalités feront un effort supplémentaire en augmentant légèrement les subventions de fonctionnement, les cotisations pourront être augmentées (même si 65% des clubs interrogés ne l’envisagent pas).
Une chose est sûr, le sport amateur va devoir se serrer la ceinture dans les mois, voir les années, à venir. Mais des solutions existent, l’occasion également de se réinventer, d’être imaginatif, et de créer de nouvelles sources de revenus à court ou moyen terme. Cela passera également par une professionnalisation dans le mode de fonctionnement, une nouvelle organisation, des associations sportives, même les plus modestes.
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Comments(2)
pingback Communication sportive : comment attirer des partenaires ? - Kinic Sport says
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